Interviews
Le 19/08/2017

TRIO CHAUSSON – DANS LE CADRE DU FESTIVAL PIANOFOLIES 2017

Le Trio Chausson, constitué de Léonard Schreiber (violon) Antoine Landowski (violoncelle) et
Boris de Larochelambert (piano) s’est prodit au Touquet pour la soirée d’ouverture du Festival Panofolies 2017 avec le programme suivant :
A. Copland : Trio « Vitebsk » – R. Wagner : Mort d’Isdolde (transcription pour trio)
M. Ravel : La Valse
(transcription pour trio) – P. Tchaïkovsky : Trio op.50
Le public, ne ménageant pas ses applaudissements, le Trio a interprété un Tango pour « bis ».

A l’issue du concert, paris-moscou.com a pu s’entretenir avec ces musiciens et poser quelques questions :

P.M. Comment est née l’idée de vous réunir pour former un trio ?

T.C. Etant encore étudiants au Conservatoire nous nous sommes liés d’amitié en raison d’affinités personnelles et aussi d’identité de perception et de conception de la musique :
c’est ainsi que nous avons décidé de fonder un trio en 2001. Il y a deux ans, notre violoniste nous a quittés pour suivre une autre chemin, et voilà comment Léonard Schreiber nous a rejoint tout en continuant sa carrière de soliste.

P.M. Pour quelle raison avez-vous choisi le nom de Chausson pour votre trio ?

T.C. C’est un compositeur apprécié mais relativement peu connu dont les oeuvres sont très intenses ; c’est un personnage dont le parcours est assez original : ayant passé, sur les instances de son père, son diplôme d’avocat, il a hésité entre trois voies : la peinture,
la poésie ou bien la musique : ayant décelé ses dons musicaux,
sa marraine le persuada de se consacrer à cet art. Ses oeuves, témoignent d’une grande générosité et d’un grand coeur
(il est d’ailleurs venu en aide à nombre de musiciens) selon sa devise de » ne pas disparaître sans avoir écrit une note qui touche le coeur ».

P.M. Avez vous déjà donné des concerts en Russie ?

T.C.  Oui, à Ekaterinbourg, Moscou, à Tioumen…

P.M.  Comment sont les salles de concert en Russie ?

T.C.  Toutes les villes de province sont dotées de très belles salles de concert et le public est extraordinaire, témoigne Léonard Schreiber qui parle russe et qui est un grand russophile
non seulement en raison de lointaines origines mais aussi de l’accueil que lui a fait le public russe lors de ses concerts.

P.M. Vous avez joué dans de nombreuses villes de province en Russie ?

L.S.  Effectivement, j’ai sillonné de nombreuses villes en dehors des grandes capitales comme Moscou ou Saint-Pétersbourg dont les habitants ont un grand choix de manifestations musicales, mais dans ces villes provinciales, comme par exemple Vologda ou Vlaldimir  où le public n’est pas forcément très connaisseur, il témoigne d’une sensibilité incroyable que je pourrais qualifier de « sensibilité à fleur de peau »,  captant immédiatement et généreusement lorsque on leur « donne » la musique avec présence et intensité. J’ai récemment joué à Novossibirsk et en Octobre je retourne à Moscou pour un concert.
D’ailleurs j’ai toujours eu des professeurs russes comme Felix Andrievsky, j’ai suivi les masterclasses de Shlomo Mintz, Maxim Vengerov..

P.M. En fait, chaque musicien du trio a bénéficié de l’enseignement ou de conseils de musiciens russes : Mstislav Rostropovitch, en ce qui concerne Antoine Landowski, Réna Shereshevskaya
pour Boris de Larochelambert …
Comment faites vous les transcriptions que vous interprétez en concert ?

T.C. C’est Boris de Larochelambert qui procède aux transcriptions.

P.M. En écoutant un morceau de musique vous vous dites « ça pourrait être l’objet d’une transcription intéressante » ?

B.L. Oui, c’est exactement cela, la première mouture est souvent une version très étoffée et un peu délirante que je soumets et qu’Antoine et Léonard tempèrent !

P.M. Combien de temps mettez vous pour faire une transcription ?

B.L. Cela dépend du morceau bien sûr, cela peut prendre une quinzaine de jours comme un mois, ce qui a été le cas pour « La Valse » de Ravel. Actuellement je souhaiterai réaliser une transcription de l’Adagio du ballet  « Spartacus »…

P.M. D’autre projets ?

T.C. Il y a un projet avec le  quatuor Jerusalem qui nous ont invité à leur Festival en Hollande et dont le violoniste est venu jouer un quatuor de Brahms avec nous :  il a choisi de prendre l’alto et contrairement à l’habitude il s’est placé au centre de notre formation.
Son jeu était très inspirant, c’est un grand musicien avec une maîtrise parfaite de son art, nous attendons donc le prochain concert…