Interviews
Le 12/07/2015

LUDMILA IAKOVLEVNA MOURINA –

Ludmila Iakovlevna Mourina a répondu à quelques questions de paris-moscou.com avant de rejoindre les autres musiciens de l’Orchestre National Philharmonique de Russie pour une répétition en vue de l’un des concerts du Festival International de Musique de Colmar.

P.M. Pouvez-vous nous dire comment se fait le recrutement des musiciens de l’orchestre ?

L.M. Cela se fait sur concours annoncé à l’avance. C’est ainsi que l’Orchestre s’est formé, il y a 12 ans : quelques musiciens avaient reçu des propositions préalablement et pour le reste un concours avait été organisé pour tous les pupitres.

P.M. Et c’est à l’issue de ce concours que vous avez été engagée ?

L.M. Oui, je fais partie de l’orchestre depuis le jour de sa création, c’est à dire depuis 12 ans.

P.M. Vous êtes née dans une famille de musiciens ?

L.M. Non, ma mère était peintre et grand mélomane, elle aimait particulièrement l’opéra, elle connaissait les opéras et opérettes par coeur et son voeux était que je sois musicienne.

P.M. Voeux que vous avez réalisé ! Quel genre de Chef d’orchestre est Vladmir Spivakov ?
Est-il très sévère?

L.M. Je dirai plutôt que c’est un chef très exigeant et nous faisons le maximum pour répondre à ses exigences et lui donner totale satisfaction, l’orchestre est basé sur une relation d’amour, c’était une sorte de devise dès sa création.

P.M. Combien de musiciens compte l’orchestre ?

L.M. Environ 120 musiciens.

P.M. Et combien de violons ?

L.M. Il y a 14 seconds violons et 16 premiers violons.

P.M. Vous jouez sur quel genre de violon ?

L.M. C’est un violon ancien d’un maître italien qui n’est pas aussi connu que Stradivarius mais qui possède une belle sonorité.

P.M. Vous l’avez acquis ?

L.M. Non, c’est un prêt, comme la plupart du temps avec les instruments anciens.

P.M. Vous ne vous en séparez donc pas lors des voyages en avion?

L.M. Bien sûr que non ! Il n’y a que les très grands instruments qui voyagent séparément mais personne ne voyagerait sans son violon.

P.M. Vous avez des répétitions tous les jours?

L.M. Souvent même deux fois par jour, une répétition le matin et une autre dans la journée.

P.M. Vous avez un grand nombre d’oeuvres inscrites à votre répertoire ?

L.M. Le répertoire est sans limites, il est infini, nous étudions de nouvelles oeuvres constamment.

P.M. Lors du concert d’hier, les musiciens étaient répartis différemment : Les violons étaient à droite et à gauche tandis que les violoncelles se trouvaient au milieu : ce n’est pas la disposition habituelle ?

L.M. Non, c’est Vladimir Spivakov qui nous a demandé de nous placer ainsi pour ce
programme : pour Beethoven, en particulier pour la 7ème symphonie.

P.M. Pour mettre en valeur certaines sonorités ?

L.M. Oui, c’est cela.

P.M. Partez vous souvent en tournée ?

L.M. Oui, nous faisons beaucoup de tournées dans toute la Russie où Vladimir Spivakov est très connu et aimé ; à Omsk et à Perm il y a traditionnellement des concerts intitulés « Vladmimr Spivakov invite … »

P.M. Vous avez quand même le temps de visiter un peu la région alsacienne lorsque vous jouez au Festival de Colmar ?

L.M. Bien sûr, c’est une si belle région, il y a des jours où l’orchestre ne joue pas :  nous pouvons donc faire des excursions dans les environs, c’est ainsi que cette année j’ai visité le château du Haut Koenigsbourg, c’est magnifique, et il y a quelques jours nous avons fêté ici l’anniversaire de l’orchestre, il y a eu un banquet très convivial.

P.M. Comment trouvez vous l’acoustique de l’Eglise Saint-Matthieu ?

L.M. J’aime beaucoup jouer dans ce lieu, c’est une acoustique très agréable pour tous les musiciens.

P.M. Et pour le public, également, il vous attend donc ce soir.