Interviews
Le 24/08/2013

JONATHAN BENICHOU et MAXIME GANZ


Lors du Festival des Piano Folies 2013 paris-moscou.com a rencontré deux jeunes solistes, lauréats de nombreux prix, qui ont décidé de se réunir pour former un duo que le public pourra applaudir  aux Pianofolies et dont l’appartenance à la Russie n’était pas évidente à prime abord, mais…

P.M.Maxime Ganz, êtes-vous originaire de France ?

M.G. Je suis né à Strasbourg, d’un père  uruguayen et d’une mère russe.

P.M. Voilà un cocktail pour le moins inhabituel et original ! Comment la rencontre entre vos parents s’est elle produite ?

M.G. Mon père est violoniste, il est allé à Moscou pour étudier le violon et c’est là qu’il a rencontré ma mère, j’ai donc baigné dans la musique dès mon plus jeune âge.

P.M. Vous n’avez pas choisi d’étudier le violon comme votre père, mais le violoncelle, est-ce pour pouvoir jouer de la musique de chambre avec lui ?

M.G. Non, j’écoutais beaucoup la musique à la radio et j’ai eu un véritable coup de foudre pour le violoncelle lorsque je l’ai entendu un certain violoncelliste à la radio : j’ai décidé d’étudier cet instrument là.

P.M. Quel était donc ce musicien qui a ainsi motivé votre choix d’enfant ?

M.G.Je n’ai sû qu’après que c’était Rostropovitch !

P.M. En effet, un modèle qui est loin d’être des moindres ! Vous avez donc pris ds cours ?

M.G.J’ai d’abord eu un professeur qui enseignait selon la méthode Suzuki puis je suis entré au Conservatoire de Strasbourg. Je suis ensuite parti en Espagne où je suis resté 10 ans.

P.M.Vous parlez russe, vous avez appris avec votre mère ?

M.G. Non, mes parents parlaient russe entre eux mais ils parlaient français avec leurs  enfants, c’est en Espagne que je l’ai surtout appris parce que le professeur avec qui j’étudiais à Madrid était un moscovite.

P.M. En 2000 vous avez suivi les master classes à Colmar ; comment cela s’est-il produit ?

M.G.  D’une manière assez fortuite : ma mère a été engagée en tant que traductrice pour les cours de violoncelle, de la à suivre les master classes, il n’y avait qu’un pas.

P.M. Votre instrument vous appartient-il ?

M.G. Non, je bénéficie d’un prêt.

P.M. Jonhatan Bénichou, votre parcours est-il le même ?

J.B. Pas tout à fait. Je suis né à Nice, héritier de diverses cultures puisque mon père est originaire d’Algérie et ma mère d’Ukraine. Ils n’étaient pas musiciens mais seulement mélomanes, ma mère jouait du Bayan. J’étais très à l’écoute du piano, mon père en a acheté un et j’ai été de suite très attiré par cet instrument que j’ai commencé à étudier à 6 ans avec un professeur particulier puis
j’ai suivi le cursus normal au Conservatoire à Nice puis à Paris.

P.M. Vous aviez donc l’idée de devenir musicien professionnel ?

J.B. J’étais attiré par trois choses : la médecine, la musique et l’espace : puis j’ai compris que la musique pouvait synthétiser tout cela, et qu’il était inutile de s’éparpiller dans plusieurs activités.

P.M. Quelles ont été les influences russes dans votre parcours ?

J.B. : Lorsque j’ai été invité dans le cadre d’échanges à me perfectionner au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, j’ai suivi les cours de Vera Gornostaeva qui utilisait des aphorismes, des images pour nous faire ressentir et comprendre où elle voulait nous emmener.

P.M.Vous vous êtes donc rencontré avec Maxime Ganz et vous avez décidé de constituer un duo?

J.B. et M.G : Oui, nous avons constaté que nous nous entendions dans notre conception de la musique : la constitution d’un duo est quelque chose qui requiert un travail de longue haleine et apporte des échanges fructueux, que nous soyons d’accord ou pas : quand on est seul il n’y a personne en face pour vous contredire !
Un duo est source d’enrichissement par tout ce que l’un peut apporter à l’autre et c’est un travail de renouvellement perpétuel.

P.M. Vous avec une prédilection pour un répertoire particulier ?

J.B. et M.G : Nous pensons qu’il y a beaucoup à parcourir dans la musique de chambre, il y a  des oeuvres à revisiter et d’autres, à découvrir.

P.M. Effectivement, il y a des compositeurs connus dont les duos ne sont que rarement joués.

J.B. et M.G : Il y a aussi des compositeurs contemporains intéressants tels que Goulbaïdoulina par exemple. Nous avons aussi un projet discographique.

P.M. Vous avez des engagements après les Piano folies?

J.B. et M.G : Nous avons chacun de notre côté des concerts en tant que soliste et aussi des concerts en duo.
M.G : Jai deux concerts avec orchestre en Octobre ( à Offrenbourg en Allemagne et à Strasbourg) où je jouerai les variations Rococo de Tchaïkovsky et je suis invité à me produire à Moscou dans la Salle Tchaïkovsky le 20 mars 2014. Nous avons un concert en duo à Nice en décembre

P.M. Dont nous informerons nos internautes dans nos pages en vous souhaitant grand succès.