Interviews
Le 29/05/2023

ANNA KUBANOVA – pianiste

INTERVIEW

PM. Vous vivez à Moscou. Il n’est pas simple, actuellement, pour les artistes russes, de venir en France étant donné les circonstances particulières actuelles, puisqu’il n’y a plus de vols directs ni de visas. C’est devenu pratiquement impossible. Comment avez vous dû faire ?

AK. Cela a été un très long voyage : j’ai d’abord pris  un vol direct pour Alger  pour ensuite venir en France le lendemain.

PM. Vous avez au moins pu visiter Alger?

AK. Pas du tout c’était la nuit!

PM. Combien de temps ce voyage vous a t-l pris?

AK. En tout, cela a fait 18 h.

PM. Vous êtes arrivée à Roissy-Charles-de-Gaulle?

AK. Non, à Orly pour aller à l’hôtel à Paris avant de reprendre la route pour Le Touquet.

PM. Votre première participation aux Pianofolies remonte à plus de 10 ans, mais vous avez joué en concert en France depuis lors ?

AK. Oui, J’ai joué en province, à Limoges, Epinal et d’autres  villes, également aux  alentours de Paris  où j’ai donné des concerts à caractère privé.

PM. Vous n’avez donc pas encore joué à Paris même?

AK. Non, et je ne connais Paris que partiellement : j’ai vu  la Tour Eiffel bien sûr, mais je n’ai pas encore vu l’Arc de Triomphe ni d’autres endroits célèbres.

PM. Vous aviez un programme imposé?

AK. Non, j’ai joué seulement ce qui me plait ! J’aime aussi beaucoup la musique chambre et c’est ainsi que j’ai joué durant à peu près deux ans avec Alexandre Kniazev; Il est violoncelliste mais il est devenu également organiste par amour pour Bach.

PM. C’est le compositeur qui dominait dans vos programmes de concert avec Alexandre Kniazev?

AK. Oui, c’étaient principalement les oeuvres de Bach et Beethoven qui étaient au programme.

PM. C’étaient des concerts donnés lors de tournées qui ont duré combien de temps?

AK. Une durée de deux ans à différents endroits tels que Vienne, diverses villes en Allemagne, à Mallorque etc. Nous avons également donné un concert dans la petite salle du Conservatoire Tchaïkovsky à Moscou.

PM. Quel style d’interprétation de Bach était le vôtre durant ces concerts.?

AK. Bach était abordé avec une grande liberté d’interprétation.

PM. Vos parents étaient-ils musiciens?

AK. Non, mon père était un entrepreneur et traducteur, ma mère était trilingue et j’avais un grand-père mathématicien : peut-être est-ce à cause de lui que je sens une structure mathématique dans la polyphonie de Rachmaninoff comme dans celle de Bach d’ailleurs aussi.

PM. Deux compositeurs bien différents pourtant;

AK. Il s’agit la structure même de leur composition;

PM. C’est d’ailleurs avec un programme dédié à Rachmaninoff que vous vous produirez dans les prochains jours aux Pianofolies. Nous ne doutons ps que vous captiverez votre auditoire!